Petit pincement... Déjà (!) la moitié du périple de terminée.
Ce train de vie, je pourrais probablement le tenir pour quelques années. Si j'en avais les moyens, bien sûr. Trois mois, ça paraît long dans le quotidien. Et quand je regarde derrière, je vois bien tout ce que j'ai eu le temps de faire. Et c'est bien ça qui est effrayant. Voir tout ce qu'on peut réaliser quand on se donne le temps. Tout ce qu'on peut découvrir. Alors qu'avec les mêmes trois mois, à la maison, je m'en serais probablement tenu à la routine « métro-boulot-dodo ».
Trois mois, c'est suffisant pour se décoller le nez de l'écorce, pour prendre du recul et jeter un regard un peu éloigné sur ce qui nous entoure. Et en se décollant le nez, on voit mieux les obstacles qui se pointent devant. On sait tout à coup d'où ils arrivent...
Effrayant aussi, parce que le voyage, c'est comme descendre une très longue pente à vélo. On commence doucement, on pédale de plus en plus vite, en gardant les mains près des freins, et on finit par lâcher le guidon et se laisser enivrer par le vent qu'on se prend plein la gueule. Il ne faut juste pas tomber. Et recommencer à freiner avant de frapper un mur.