6 juillet 2015

Comment détester Haputale

Haputale
On m'avait recommandé Haputale plutôt que Nuwara Eliya. Moins jolie peut-être, la petite ville, mais moins achalandée aussi. Et la distance vers Horton's Plain, où on peut atteindre le bout du monde (World's End), est à peu près la même.

J'ai donc pris le train de Ella jusqu'à Haputale, où un vieil homme nous a interpellés, une amie française et moi, alors que nous arrivions à la gare. Comme dans la plupart des autres villes, il nous offre des chambres d'hôtel à un prix qu'il considère raisonnable. Il empoigne nos bagages et nous invite à le suivre dans une minifourgonnette.

Nous avons convenu d'aller voir parce que nous n'avions rien à perdre. La minifourgonnette s'est arrêtée directement au coin de la rue et nous avons visité l'hôtel, le High Cliff Hotel, qui était complètement vide. La situation était assez surprenante considérant que nous étions le 13 avril, soit la veille du Nouvel an.

Les chambres étaient assez jolies, mais dès que nous avons tenté de négocier, le vieil homme a refusé en nous disant que nous pouvions aller voir ailleurs mais qu'il ne baisserait pas le prix. Même s'il ne nous inspirait pas confiance, nous avons décidé de prendre les chambres quand même.

On nous a proposé de nous conduire jusqu'à World's End pour 4000 roupies, ce qui nous semblait un peu élevé, mais on nous a suggéré de trouver d'autres passagers pour nous accompagner, ce qui diminuerait la part de chacun.

La pluie ayant commencé à tomber, nous avons convenu que le meilleur plan était probablement de manger, de prendre lentement le thé et de faire la tournée des autres hôtels pour trouver quelqu'un qui voudrait se rendre à World's End avec nous. Du même coup, nous pourrions vérifier si les prix étaient les mêmes partout.

Notre tournée n'a pas été particulièrement fructueuse. Partout, on nous offrait le voyage au même prix. Seulement, au dernier hôtel où nous nous sommes arrêtés, nous sommes tombés sur un couple complètement crevé qui était bien heureux de notre offre d'organiser la journée du lendemain pour eux.

C'est là que le gars de l'hôtel a cherché à monter le prix qu'il nous avait proposé au départ. Nous serions quatre plutôt que deux. La voiture serait plus lourde. Ça coûterait plus cher en essence... Il a fallu batailler ferme pour qu'il respecte l'entente du départ.  C'était juste avant qu'il nous demande 1000 roupies de dépôt pour l'essence, un montant qu'il a probablement dépensé en alcool puisqu'il s'est éclipsé sans même s'approcher de sa voiture.


Le seul endroit que nous avons pu visiter pendant une accalmie était un monastère où en réalité nous ne pouvions voir que deux ou trois pièces. Le prix d'entrée ne valait pas tellement la peine, mais le jardin était joli avec des pensées religieuses inspirantes.

À la fin de la journée, nous avions l'impression que l'aubergiste tenterait toutes les astuces pour nous rouler et qu'il nous faudrait être méfiants pour ne pas nous faire avoir. De peine et de misère, nous avons obtenu d'accéder à notre chambre après notre excursion à World's End, le lendemain, le temps de récupérer nos affaires et de prendre une douche.

La combinaison du choix de l'hôtel et du mauvais temps ont suffi à me faire détester Haputale, ce qui n'avait rien à voir avec la ville elle-même. Ceci dit, mis à part la nécessité de négocier ferme, il n'est rien arrivé de fâcheux à l'hôtel.