Une auberge relativement luxueuse à Xi'an |
Mon auberge de Pékin, avec sa terrasse à l'avant. |
Quand on m'a parlé des auberges de jeunesse pour la première fois, j'avais 21 ans. On me racontait que c'était moins cher, moins confortable qu'un hôtel, qu'il fallait que j'amène mon sac de couchage ou que je paie pour les draps, que les dortoirs comptaient une dizaine de lits, que je risquais bien de ramener des punaises de lit, que les douches ne seraient pas tellement propres et que l'eau chaude venait en option.
Foutaise! En fait, ce ne l'était pas autant il y a huit ans. Mais le réseau s'est développé. Les jeunes voyageurs sont exigeants. Les établissements qui ne s'adaptent pas n'auront pas de bonnes références sur hostelworld ou hostelbookers ou encore tripadvisor. Et ça, c'est mauvaise pour la business.
Je sais de quoi je parle. J'ai visité 58 auberges en six mois. Au moins 75 dans ma vie de voyageur. J'en ai expérimenté beaucoup. Et je continue d'en faire mon lieu de sommeil principal sur la route.
Ce qu'il y a de vrai, c'est que l'auberge de jeunesse coûte généralement moins cher que l'hôtel. On y trouve des clients de 18 à 80 ans, bien sûr avec plus de jeunots que de... très sages.
Le concept : effectivement, ce sont des dortoirs. De trois à 26 lits, dépendant. Plus il y a de lits, moins c'est cher. L'établissement fournit non seulement les draps, mais de plus en plus, une lampe de lecture pour chaque lit, un casier pour les effets personnels, la connexion wi-fi et le petit-déjeuner. L'époque du croûton sec avec une lampée de café infecte est passée, la plupart des repas sont désormais tout à fait respectables.
Si certains matelas sont bruyants ou inconfortables, la plupart du temps, il est possible d'avoir une bonne nuit de sommeil... même s'il arrive que les colocataires du moment soient indisciplinés.
Les avantages, outre le coût, la connexion à internet et un repas inclus? Les employés connaissent souvent des endroits branchés, en dehors de sentiers battus, ou des trucs pour économiser dans la ville. Ils connaissent les systèmes de transport en commun sur le bout de leurs doigts, savent exactement ce que vous devez voir dans la ville, parlent généralement un bon anglais tout en sachant vous enseigner quelques mots du dialecte local. Ils ne rechigneront pas à écrire sur un bout de papier une consigne pour un chauffeur de taxi ou la caissière de la gare.
Les auberges de jeunesse ont aussi tendance à être situées près des endroits stratégiques ou encore là où des découvertes nous attendent. Si elles sont bien conçues, elles compteront une pièce pour les rencontres sociales où les invités ont tendance à se rassembler à toute heure du jour ou de la nuit. On s'assoit parmi un groupe d'étrangers, on dit bonjour, et voilà, la discussion est lancée. Et le voyageur solo a trouvé de quoi s'occuper.
C'est là aussi la force des auberges de jeunesse : rencontrer ces autres voyageurs, qui viennent de partout, qui ont des histoires toutes plus passionnantes les unes que les autres, et qui voyagent tous pour des raisons différentes. À leur tour, ils vous font profiter de leurs connaissances, des leurs trucs de voyage, de leur expérience de vie.
Point de vue propreté, encore une fois, la majorité n'a rien à se reprocher. Idem pour les salles de bain, de plus en plus privées. J'ai même dormi dans une auberge où la toilette utilisait l'eau de pluie dans une vision de développement durable. On est donc loin de ménager les efforts même pour des chambres abordables.
Oui, il y a le risque de tomber sur des ronfleurs. Ou sur une marmotte qui ne quitte jamais son lit, même pour prendre une douche. Mais pour chaque mauvaise expérience, il y en aura des dizaines beaucoup plus enrichissantes.
Des auberges de jeunesse... il y en a partout! Pourquoi s'en priver?
parfaitement en accord
RépondreSupprimer