28 septembre 2015

Dessine-moi un mouton, une deux-chevaux et des pissenlits

Écomusée d'Alsace
Déjà la dernière journée à Mulhouse et elle promet d'être bien chargée. Et rétrospectivement, on peut certainement dire qu'on avait gardé le meilleur pour la fin.

Premier arrêt : place de la Bourse, où nous devions rencontrer notre accompagnatrice Clémence pour prendre possession d'une deux-chevaux. À notre arrivée, Clémence se trouvait déjà en compagnie du propriétaire de la voiture, de la compagnie Ma Deuche Vaut une rétroescapade, pour apprendre à la conduire.

Le défi s'avérait trop grand pour Grégory et moi, qui ne sommes pas habitués de conduire une voiture manuelle. Dans celle-ci, le bras de vitesse se trouve à l'horizontale et demande une maîtrise différente des bolides qu'on connaît. Nous aurions probablement provoqué un accident très rapidement. Clémence s'en est bien tiré, mais nous a bien fait rire par toute l'attention qu'elle portait à chaque manoeuvre. Il faut une attention de tous les instants quand on se balade avec une monture comme celle-là.



Notre premier arrêt était prévu à l'Écomusée, où une exposition de voitures de collection avait cour. Mais nous n'étions pas là pour l'exposition. Dans cette espèce de Village québécois d'antan d'Alsace, situé à Ungersheim, nous cherchions à connaître les traditions bien Alsacienne.

L'Écomusée compte 74 bâtiments et recense plus de 3200 espèces d'animaux et de plantes, Pour entretenir tout ça, il profite du dévouement de 200 bénévoles en plus du travail des employés réguliers. On y trouve un forgeron, un potier, un charron et un barbier notamment. Sur le toit de la plupart des bâtiments, on peut apercevoir le nid de cigognes.
Dès notre arrivée, nous avons enfilé des costumes traditionnels pour nous rendre dans la maison des goûts et des couleurs, une reproduction d'une cuisine d'époque. En experts de pâte brisée, nous nous sommes lancés dans la confection d'une tarte aux pommes.

Du même coup, nous avons aussi commencé à préparer des galettes de pommes de terre avec du poireau, du persil, de la blette et des oignons. Les visiteurs étaient bien heureux de nous voir à l'oeuvre et même de discuter avec nous quand ils découvraient que nous étions deux Canadiens en visite...


Écomusée d'Alsace
Eh non, je n'ai pas mis le feu dans la cuisine. J'ai tout même réussi à casser un bol que j'utilisais pour égoutter les légumes. Oups! On m'a toutefois rassuré en me disant que le potier pourrait le remplacer. Ouf!

Nous avons entrepris une tournée du village pendant que la tarte était au four. La tour d'observation, le séchoir à tabac, l'enclos des cochons ont tous fait partie de la visite. Un touriste s'est même fait plaisir en nous prenant en photo.

Pour le dîner, nous avons consommé ce que nous avions préparé, en plus de quelques verres de sirop de bouillon blanc, confectionné à l'aide d'une fleur blanche. Puis, en après-midi, nous nous sommes offert un tour de barque, un mode de transport très lent sur le canal artificiel creusé dans le village.

L'Écomusée peut être très intéressant avec des enfants si on se donne la peine de se laisser imprégner des traditions. À l'approche de Noël, l'endroit est illuminé et les visiteurs peuvent même participer à la confection de décorations qu'ils pourront rapporter à la maison.

Parc du Petit Prince

De là, nous avons repris la route vers le Parc du Petit Prince, le seul du genre en Europe. Déjà, le stationnement fait de cercles concentriques nous a permis une petite aventure pour trouver une place libre digne de ce nom. C'est qu'on souhaitait se garer bien à l'écart pour éviter les problèmes avec la voiture.

Craignant un peu de pluie, nous avons refermé le toit de notre deux-chevaux décapotable grâce à nos super-pouvoirs de déduction. On ne peut pas dire qu'on fait ça souvent dans notre vie de tous les jours et, même si ce n'était pas tellement difficile, il faut comprendre comment bien faire les choses.

Le Parc du Petit Prince est un joli complément à l'Écomusée pour terminer la journée de façon ludique. Les adultes pourront aussi y trouver leur compte pour le peu qu'ils se laissent séduire par la thématique.

L'arrivée se déroule à travers un corridor sombre avec une musique d'ambiance et des étoiles au plafond. Le Petit Prince et le renard s'adressent à nous de manière virtuelle. Voilà pour la magie qui s'installe.

Le parc lui-même est composé de plusieurs cercles concentriques. Près de l'entrée, un pavillon comporte des trampolines et un énorme matelas sur lequel on peut se laisser tomber d'une plateforme de deux ou trois mètres. L'objectif est d'enseigner aux enfants ce qu'est la gravité. Mais... les adultes peuvent aussi en profiter.

Le principal attrait, néanmoins, est certainement l'envolée de montgolfières, à 150 mètres au-dessus du sol. Les énormes ballons d'hélium sont rattachés au sol en tout temps pour éviter les problèmes, mais les changements météorologiques peuvent les clouer au sol. Lors de notre passage, le vent était trop fort pour que nous puissions voler.

Parc du Petit Prince
Il reste que nous avons fait un tour de chaises volantes, un manège que toute la famille peut apprécier, et nous sommes montés dans l'aérobar. Il s'agit en fait d'une table circulaire à laquelle sont rattachés une douzaine de sièges. Quand nous sommes tous assis et bien attachés, la plateforme s'élève jusqu'à 35 mètres. On nous explique que le sentiment de vertige amplifie tous les sens. En temps normal, des dégustations sont organisées, soit pour du vin ou de la nourriture, Il semble que les clients aient tendance à se souvenir plus de ce qu'ils ont consommé dans une situation comme celle-là. Et il faut le dire, la vue n'est pas mal non plus,

Aérobar
Parmi les autres activités possibles, un jeu questionnaire d'une vingtaine de minutes, un labyrinthe, une démonstration de chiens de berger qui guident des moutons, et un enclos à renards. Glissade, mini-tyrolienne et petit train sont aussi présents dans le parc. Un grand mur est par ailleurs consacré aux enfants pour qu'ils puissent y dessiner à la craie.

Notre visite a été courte mais je me suis quand même amusé.  Je suis convaincu que les enfants apprécient. Il ne faut toutefois pas s'attendre à ce que ce soit un Disney World, Ce parc est beaucoup plus calme.

Nous avons retrouvé la voiture en fin de journée et sommes rentrés à Mulhouse, où nous avons fait le plein avant de rendre le bolide. Notre escapade n'aura coûté que quatre euros en essence. Pas mal!

Le programme de la journée ne s'arrêtait pourtant pas là. Le souper était prévu au Jardin de la Tuilerie, un bed & breakfast qui agit aussi comme table d'hôte en soirée à Pfastatt.

Il faut avouer qu'à ce moment, je commençais à être très fatigué de ma journée. L'accueil de Rossella et Henri Bombenger m'a toutefois redonné de l'énergie. Ces deux-là sont mariés depuis 12 ans et ne se quittent jamais. Ils aiment la vie, c'est évident, et ne s'ennuient assurément jamais. Au cours des 12 dernières années, ils ont transformé la cour arrière en énorme jardin. Presque un jardin botanique. Par essais et erreurs, ils ont trouvé le meilleur endroit pour chaque arbre, chaque plante, et ont récemment loué un terrain adjacent au leur pour continuer à y cultiver d'autres plantes.

Ledit terrain, surélevé, n'est pas constructible parce que des galeries, des tunnels, ont été creusés pour prélever l'argile pure qui compose le sol. Henri nous a d'ailleurs conduit dans de ces galeries, où il a installé des luminaires. L'humidité y est de 95 % et la température de 12 degrés y est constante.

Dans le jardin, les propriétaires sont à constituer un parcours avec les 38 plantes des fleurs du Dr Bach. Le Dr Bach cherchait des façons alternatives de soigner ses patients, souvent en amont de la maladie, et a étudié les propriétés de ces différentes plantes. Selon sa philosophie, les émotions produisent des effets sur les organes et peuvent causer des maladies, mais en contrôlant ces émotions, notamment avec les vertus des plantes, on peut prévenir les maladies.

Henri et Rossella étant des thérapeutes, ils sont heureux d'utiliser ces plantes pour cuisiner, d'autant qu'elles ne peuvent pas être nuisibles pour la santé.

Ils nous ont servi l'apéritif et le repas dans leur maison, autour d'une table joliment dressée. J'ai aussi adoré les tableaux au mur, tous peints par Rossella, sauf exception.

Nous avons commencé le repas avec une petite salade de betteraves du jardin. Semble-t-il qu'il est toujours préférable de commencer le repas avec un aliment cru. Nous avions aussi une carafe d'eau dans laquelle était posée une espèce de sceptre contenant de l'or du Rhin, une pierre qui communiquerait son énergie à l'eau et nous permettrait d'évacuer le stress de la journée.

Henri et Rossella adorent cuisiner et font un peu de tout : des plats alsaciens, bien sûr, mais des plats russes, hongrois, srilankais aussi. Ils font tout eux-mêmes, ou presque, et ont même célébré le 25e anniversaire de leur fils en lui servant, à lui et ses amis, 25 types de pâtes différentes, chacune avec sa propre sauce. En petites portions, évidemment, mais avec une énorme variété.

Notre second plat était un potage de champignons vraiment succulent. Une portion de risotto au safran du jardin a suivi, puis une gaspacho, servie dans une coupe sur un lit de crème au parmesan préalablement figée au frigo. Quelques fleurs comestibles avaient été ajoutées pour décorer.

Rossella prépare les tortellinis
Rossella nous a ensuite défié de confectionner des tortellinis. Il m'a fallu faire répéter les instructions et m'y prendre à trois fois avant de trouver la bonne technique. Ce n'étaient pas de beaux tortellinis, mais quand même. Ces pâtes-là étaient farcies aux orties et au fromage.

Enfin, le dessert constituait une belle surprise. Il s'agissait d'un mélange de crème, de mascarpone et de miel de pissenlit, qui n'est pas réellement fait grâce aux abeilles. Une confiture de pissenlit avait été ajoutée sur le dessus. Une belle surprise.

Nous avons passé six heures en compagnie d'Henri et Rossella, sans oublier Nathalie, de l'Office du tourisme, et nous aurions pu discuter avec eux pendant encore plusieurs heures. Ils ont d'ailleurs conclu le repas en nous faisant goûter du schnaps à la poire William, puis au bouillon blanc. Nous ne pouvions pas refuser le schnaps au gentiane pour terminer, et une cuillerée de sirop de bourgeon de sapin.

Sincèrement, ce repas aura au final été la plus belle expérience de tout le voyage.

Vous pouvez encore voter (pour Mulhouse) pour gagner un voyage pour deux en France à francefestive.rendezvousenfrance.com

J'ai été invité dans ce voyage par Atout France.

1 commentaire:

  1. Waouh… merci Jonathan pour ce bel article et surtout pour ce superbe échange. Une vrai ambiance de "Stammtisch" comme on les aime.
    Bon maintenant donnes-nous ton "astuce" pour tout retenir comme tu l'as fait sans notes, sans enregistreur…
    En tout cas, ta curiosité, ton écoute, ta plume confirment juste le talent du professionnel !
    Ton Blog que nous avons découvert va certainement nous inspirer pour notre prochain voyage. Je le conseil vivement.

    En attendant,

    Bon retour au Quebec, et "Bis Boll" (A bientôt dans sa version Alsacienne…. mais Mulhousienne!)
    Rossella & Henri

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