16 septembre 2017

Le lac Bunyonyi et les Twas

Lac Bunyonyi

Pour notre seule journée complète au lac Bunyonyi, à la frontière de l'Ouganda et du Rwanda, nous avions choisi une auberge située sur une île. Le Byoona Amagara Island Retreat propose le transport gratuitement si on choisit le canot de bois à l'ancienne. Pour le bateau à moteur, largement plus rapide, des frais s'appliquent.

Nous avons donc opté pour le canot, qu'il nous fallait prendre au « port » du village, où c'était journée de marché. Une foule se massait près de certaines embarcations contenant des vivres. Une chèvre vendue sur place a été amenée à l'écart et égorgée sur le champ. On est loin de la routine québécoise.

Le canot est arrivé avec un « conducteur » qui ramerait pendant une bonne heure, sous le soleil du matin, pour nous amener à destination. Je me sentais un peu coupable pour l'homme, mais la lenteur du trajet nous a permis de bien prendre la mesure de la vie sur le lac. Des villageois traversaient, le canot plein de provisions, avec toute une famille entassée dans un coin de l'embarcation. Une femme, parfaitement habillée, pagayait seule sans la moindre trace de sueur. Nous étions immobiles et nous avions déjà très chaud.

Sur les rives du lac Bunyonyi, on fabrique les planches comme on peut.
J'ai opté pour une excursion qui me permettrait d'aller voir les Twas, que la population locale appelle les pygmées. Ces tribus de peuples des forêts vivent maintenant dans des villages, comme ce jour-là à Makanga, et apprennent à s'alimenter grâce à l'agriculture. Le passage de visiteurs, comme moi, leur apporte un peu d'argent, même si certains peuvent y voir une forme d'exploitation.



Il a fallu au moins une heure, en bateau à moteur, pour atteindre la côte d'où je marcherais pour me rendre au village de Makanga. Sur la rive, quelques maisons, des graines qui sèchent au soleil et beaucoup de regards tournés vers moi.

Le point d'arrivée du bateau avant de partir pour le village twa.
Avec mon guide, j'ai gravi le flanc de la colline pour rejoindre un chemin de terre sur lequel je marcherais pour une autre heure, au moins. Tout au long de la promenade, les enfants qui accompagnaient les femmes aux champs criaient en m'apercevant. « Muzungu! » Étranger.

Souvent, ils couraient vers moi, cherchaient parfois à me prendre la main, alors que certains demandaient d'emblée « Give me money! » On comprend vite à quoi ils associent les touristes et on ne peut pas les blâmer.

Sur la route de terre vers Makanga

Après une ondée qui nous a forcés à nous mettre à l'abri, nous avons repris la route. « De l'autre côté de la rivière, c'est le Rwanda », dit mon guide. Il semble donc que nous ayons marché pratiquement jusqu'à la frontière.

Arrivés devant un champ où poussaient des légumes, nous avons bifurqué vers l'intérieur des terres. Escortés par des enfants, nous nous sommes arrêtés près d'une maison délabrée alors que le chaman, les aînés et les jeunes enfants se rassemblaient. On m'a pointé un banc avant que le groupe entonne une chanson de bienvenue.

J'ai souri.

Il y a eu une danse et une deuxième chanson avant que les villageois tentent de me vendre des objets qu'ils ont fabriqués avec du foin séché. Nous avons aussi pris quelques photos. Je me sentais comme un géant à côté de ces gens, reconnus pour être petits.

Je ne suis resté que quelques minutes mais j'étais rempli de joie à voir ces gens se divertir d'un petit rien.

Une famille twa.
J'ai marché une autre heure sur le chemin du retour, en croisant encore des enfants qui voulaient me tenir la main et qui m'appelaient Muzungu.

Au retour, nous avons croisé l'île où on abandonnait les femmes enceintes qui n'étaient pas mariées, un petit lopin de terre avec un seul arbre au milieu.

Enfin, l'île où se trouve l'auberge propose quelques sentiers pour se balader sans trop d'efforts, un façon reposante d'épuiser quelque minutes ou quelques heures en fin de journée.

Pour un autre article sur les Twas...


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