16 août 2012

Bienvenue au Canada

Voilà! Six mois plus tard, je suis revenu dans mon fuseau horaire de départ, revenu en sol canadien.

Détrompez-vous, il ne s'agit pas de la fin de mon blogue. Il me reste encore du temps à rattraper sur les dernières semaines du voyage. Alors restez branchés.

Toutefois, voici l'épopée du retour à la maison.

Mon vol devait quitter à 9 h 20 de La Havane, Cuba, vers Toronto, où je prendrais un dernier avion avant d'arriver à la maison. N'ayant pas accès à internet pour réserver mon siège et ne sachant pas si l'avion était petit ou immense, je décide de me rendre à l'aéroport deux heures et trente minutes avant le décollage.

Je grimpe donc dans le taxi à 6 h 30 en me disant que je déjeunerais en attendant l'avion.

Aéroport de La Havane : il faut payer une taxe de 25 CUC (pesos cubains convertibles) avant de passer l'immigration.

Je tente ensuite de me débarrasser de mes pesos cubains et argentins, mais le bureau de change les refuse.

Une fois en zone internationale, j'essaie de me trouver de quoi grignoter. Mais surprise. Pas vraiment de nourriture même s'il y a quelques stands (fermés) qui devraient en proposer. Plan B : une barre tendre achetée à la boutique hors-taxe.


Merci au système de divertissement qui fonctionnait, contrairement à celui de TAP, j'ai pu enfin regarder Hunger Games avant de me poser à Toronto.

Là, il fallait passer les douanes. La bonne nouvelle, c'est que je n'aurais pas besoin de patienter trop longtemps à Montréal. Et pour une raison étrange, le Canada est l'un des seuls pays où je suis allé où il faut récupérer nos bagages pendant l'escale pour les enregistrer de nouveau. Au moins, là ils n'ont pas d'excuses pour perdre nos affaires. On fait presque tout le travail.

Vive les escales, contrairement à ceux qui son arrivés à leur destination finale, j'ai le droit de sauter dans la ligne la plus courte pour rencontrer un douanier.

« Wow, you've been everywhere! » dit-il en regardant les tampons dans mon passeport.

« How long have you been gone? »

« Six mois!»

« You went to get some experience? »

Bon, écoute le grand. De un, t'es probablement plus jeune que moi. Donc pour l'expérience, on s'en reparlera quand toi aussi t'auras les cheveux qui se décolorent. De deux, merci de vouloir faire la conversation, mais la question « tourisme ou travail? » nous aurait permis de sauver un peu de temps.

Étant d'une honnêteté sans bornes, j'ai coché sur ma déclaration que oui, j'arrivais au Canada avec des « biens non accompagnés ». Parce que je m'étais envoyé tout plein de gugusses par la poste.

Ça me vaut quoi d'être honnête? Plein de dessins sur ma carte de déclaration. Et une madame un peu trop gentille qui me dit : veuillez emprunter ce corridor. Nous n'avons que quelques questions supplémentaires à vous poser.

Sais pas pourquoi, cette gentillesse-là sonne comme un dentiste qui dit « ça ne fera pas mal ». On n'y croit comme pas!

Ben oui, je suis allé attraper un mal de dos sur une petite chaise dans la salle d'attente où il n'y a à peu près que des étrangers de couleur qui font fouiller leurs bagages par des agents qui portent des gants. Ne me traitez pas de raciste. Ce n'est pas moi qui les ai envoyés là.

Moi je me dis que j'ai eu tellement de misère à fermer mon sac qu'il serait préférable que personne n'essaie de l'ouvrir... Je m'imagine déjà à forcer devant tout le monde, avec le duct tape censé tout retenir en place qui cède sous la pression.

Pis c'est long! Tout le monde passe devant moi. Jusqu'à ce que je m'impatiente. « C'est parce que j'ai un autre vol à attraper moi Monsieur. »

« Nous essayons de trouver l'agent responsable mais il semble n'être nulle part » que le Monsieur me répond.

« Mais si vous manquez votre avion, nous vous trouverons une place sur un autre vol... »

« Euh non! C'est parce que j'ai du monde qui m'attend à Montréal. Pis je n'ai pas envie d'attendre trois ou quatre heures de plus à Toronto parce que M. l'agent est en pause bedon. » (Cette citation pourrait avoir été légèrement modifiée pour ajouter à l'effet dramatique)

« On fait ce qu'on peut! »

Messemble que « ce qu'on peut », c'est une autre façon de dire « bla! bla! bla! On s'en fout pas mal de ton avion... »

Au bout du compte, tout ce qu'on voulait, c'était que je remplisse un formulaire pour mentionner la nature des objets que je m'étais expédiés. Mais c'était trop difficile de me le donner pour que je le remplisse pendant que Monsieur cassait la croûte. Ben non! Fallait qu'il le remplisse lui-même. Devant moi. en ne sachant pas trop comment épeler en français...

J'ai peut-être l'air fâché, mais sachez que je n'ai pas raté ma correspondance. Fiou!

Après m'être lancé comme une mouette affamée sur une chaîne de restauration rapide introuvable ailleurs dans le monde, j'ai pris mon dernier avion. Celui dans lequel mes deux tympans ont menacé d'exploser. Douleurs intenses (merci rhume qui apparaît TOUJOURS quand j'ai des vols avec correspondance, juste pour doubler la douleur). Quand nous nous sommes posés, j'étais en sueurs à force de combattre les méchants bobos. 24 h plus tard, je le ressens encore.

Mais le plus étrange, c'est que comme au départ, alors que j'anticipais des tempêtes d'émotions, je n'ai rien senti du tout. Le vide. Comme une résignation. Certainement un mécanisme de défense, comme si les six mois qui venaient de passer n'avaient jamais existé. C'est fort le cerveau quand ça ne veut pas accepter une situation...

M'enfin. Le plus beau, après ça, c'est que j'ai eu droit à une jolie conversation avec mon filleul préféré.

Tout calmement, assis dans son siège d'auto, il m'interpelle.

« Parrain? »

« Quoi? »

« Je t'aime! »

Ça fait au moins une bonne raison d'accepter de revenir...

1 commentaire:

  1. Bienvenue chez toi cher Jonathan! Une chance que ton filleuil était là pour te mettre un peu de baume au coeur xx
    Marianne

    RépondreSupprimer