22 mai 2017

Le surbooking dans les auberges de Copenhague



Le surbooking s'est frayé une place dans les manchettes des dernières semaines, notamment en raison de ce passager qui a été brutalement expulsé d'un vol de la compagnie United. Si je connaissais la façon de faire des compagnies aériennes, j'ignorais que les auberges de jeunesse s'y étaient mises également.

J'ai découvert cette pratique au Generator Hostel Copenhagen, dans la capitale du Danemark. Les pays scandinaves sont reconnus pour être particulièrement chers. Les auberges de jeunesse ne font pas exception. Et quand elles utilisent le surbooking combiné au jeu de l'offre et de la demande pour gonfler artificiellement les prix, je suis un tantinet insulté.

Par exemple, lors de ma réservation initiale, j'ai payé environ 40 $ pour un lit. Vers la fin de la semaine, ce prix avait pratiquement doublé.

Explications. L'auberge où j'avais décidé de loger est énorme et offre une panoplie de services. C'est pratiquement un hôtel, mais avec des dortoirs et des chambres privées. La situation géographique est idéale.


Mais voilà, seuls les dortoirs à 8 lits étaient ouverts aux voyageurs solo. (Vérification faite, il y a aussi des dortoirs à 6 lits ouverts aux voyageurs en solo). Pour accéder à une chambre de moindre capacité, disons 4 lits, il était absolument nécessaire de réserver (et de payer) pour quatre lits.

J'opte donc pour le dortoir, pour deux nuits, en me disant que je renouvellerai si j'aime l'endroit. Surprise, au moment de rallonger mon séjour, on m'informe que tous les lits en dortoir sont pleins. Que si je souhaite m'assurer d'avoir un endroit où dormir, je pouvais louer une chambre à un, deux, trois ou quatre lits... ou attendre au lendemain matin, quand on déplacerait des clients victimes du surbooking.

Alors là, on fait quoi? On prend des gens qui ont réservé dans une chambre à huit et on leur annonce, fleurs, confettis et sourires, qu'ils sont surclassés. Pour le même prix, on les envoie dans une chambre à quatre. On remplit donc les dortoirs, autrement considérés comme privés, et on libère ceux plus grands.

Et là? Parce que le taux d'occupation a grimpé, on augmente le prix de chaque lit encore libre en conséquence. La rareté artificielle, savez...

Une employée de la réception m'a même informé que le taux d'occupation dépassait rarement les 80 %. Alors pourquoi ce manège?

Donc, on sait pertinemment que les dortoirs avec des lits individuels se rempliront plus rapidement puisqu'il s'agit de la seule option pour les voyageurs en solo. Mais on espère quand même que d'autres payeront pour les chambres privées. En réservant en ligne, par exemple, on ne se doute pas que le surbooking pourrait nous permettre d'obtenir un lit en dortoir. Si la plupart des lits finiront par être occupés par des voyageurs solo, pourquoi ne pas offrir toutes les options dès le départ au lieu de redéplacer tout le monde?

La manoeuvre m'a semblé malhonnête, quoique légale et répandue à Copenhague. Une autre auberge dans laquelle j'avais réservé, faute de lits disponibles au Generator Hostel, m'avait écrit pour me dire qu'elle ne disposait plus de lits disponibles dans la catégorie que j'avais choisie. Surbooking.

La morale de cette histoire : quand le site internet d'une auberge indique qu'il n'y a plus de lits disponibles, peut-être vaut-il mieux communiquer avec l'établissement quand même, au cas...

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