12 juin 2012

Détour par l'hôpital

Chiang Mai
Mise en situation : Dans l'autobus vers la Thaïlande. La passagère assise à côté de moi me raconte que l'hôpital de Chiang Mai est propre et offre de bons soins.

Trois jours plus tard. Ayutthaya, Thaïlande : parler du même hôpital avec une autre voyageuse et dire à la blague qu'il faudrait peut-être songer à y passer un moment s'il est si fantastique... Ou peut-être pas...

La prochaine fois : ZIP IT!

Tout a commencé par une espèce d'ampoule sur une main. Rien pour écrire à sa mère.

Puis une deuxième. On ne virera pas fou quand même.

Et voilà que je partais pour une expédition de trois jours dans la forêt thaïlandaise, à Chiang Mai... avec notamment la même voyageuse rencontrée à Ayutthaya.

Le deuxième jour de l'expédition, je découvre ma main enflée, avec une demi-douzaine d'ampoules. Sans compter une ou deux plaies qui ne guérissent pas en raison de l'humidité et de la chaleur. Dans le bois, à dormir sous des couvertures à demi-trempée, sans douche, difficile de nettoyer tout ça. J'évite même de me baigner pour éviter une infection. Une collègue de trek, physiothérapeute, me conseille de consulter un médecin dès mon arrivée en ville.


Mais il restait une autre journée de trek. Et au troisième matin, douleur et enflure prenaient le dessus. Peut-être un peu de fièvre aussi. Il y avait visiblement infection.

J'ai insisté auprès de notre guide, qui n'avait pas de trousse de premier soin, pour être évacué au plus vite, question de voir un médecin. S'il a refusé au point de départ, il a finalement accepté à condition que je paie le chauffeur.

Il m'a fallu suivre les autres compagnons pendant une heure de marche pour atteindre le camp de rafting. Je n'en attendais pas moins.

Pendant que les autres montaient dans le bateau, je prenais place à bord d'une camionnette qui me mènerait au prochain camp. Et la voyageuse d'Ayutthaya a décidé de m'accompagner, pour le support moral.

À mi-chemin, croyez-le ou non, la voiture tombe en panne. Plus d'essence.

Le guide court à gauche, à droite, finit par trouver de l'essence. Mais le bolide continue de s'étouffer. C'est là qu'il annonce : push!

Et moi de rire (eh oui!) de l'absurdité de la situation. Ma nouvelle amie à bout de bras, moi à une main, on pousse. Et la pluie commence à tomber...

Après l'effort, on nous amène finalement au camp où un chauffeur nous récupère pour 1 h 30 de route vers l'hôpital.

Ironiquement, les deux personnes ayant blagué à propos de l'hôpital de Chiang Mai y sont débarquées. Et je confirme : c'est propre et efficace.

Après m'être enregistré, et après qu'on ait constaté l'état de ma main, j'ai rapidement abouti dans le bureau de l'infectiologue. Il faut dire que la secrétaire m'a un peu surpris quand elle a appelé l'infirmière pour faire le tri.

« Elle vérifiera si une chirurgie est nécessaire... »

PARDON?

Finalement, le médecin a regardé ma main 8,2 secondes et a décrété : infection.

C'était tout! Il me restait à payer et à récupérer une médication qui, je l'espère, me rendra rapidement la mobilité de ma main droite.

L'autre bonne nouvelle, c'est que grâce à la prise des signes vitaux, j'ai pu constaté que mon voyage m'a permis de larguer près de 10 % de ma masse corporelle initiale...

Cette mésaventure me force à ralentir le rythme et à abandonner le projet de m'arrêter à Kanchanaburi pour voir la rivière Kwaï. Je demeure à Chiang Mai pour une autre journée avant de rouler vers Bangkok, où je verrai un médecin à nouveau.

Pour le reste du voyage, rien ne change. Dès samedi, cap sur la Jordanie. Je me rapproche lentement de la maison.

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