14 juillet 2012

Une dernière fois sur le karma

Sintra, Portugal
Peut-être que je devrais me taire tout de suite...

Quoique la prochaine histoire peut présenter un certain intérêt. Et elle traite de mon nouveau sujet favori : le karma.

On reprend là où je l'avais laissé : les bagages perdus.

Après une nuit sans bagages, j'ai enfilé mes seuls vêtements, les mêmes bas qui puent, pour aller demander un joyeux visa pour le Brésil. Tout ce que j'ai, c'est l'adresse du consulat. Et une confiance pas à son meilleur.

Parce qu'on va se le dire en partant, les probabilités jouent contre moi. Pas juste à cause de mes bas. On estime qu'il faut en moyenne 10 jours ouvrables pour fournir un visa pour le Brésil. À tout le moins dans les autres pays. À propos du Portugal, je n'ai rien trouvé sur le site broche à foin du consulat. Mais je dois voler dans sept jours plus ou moins ouvrables...


Je m'y rends vers 10 h du matin. C'est bondé comme une salle d'attente d'hôpital. Et aussi chaotique. Je finis par tirer du garde de sécurité, qui ne parle pas anglais, que les demandes de visa doivent être déposées au deuxième étage.

Là aussi c'est bondé. Y'a des gens avec des numéros. Des gens qui attendent je ne sais pas quoi. Bref, je ne sais pas quoi faire de mon corps dans cette confusion.

Je redescends et le garde de sécurité, toujours incapable de répondre à mes questions, me dirige vers le kiosque d'information. La file est longue et avance très lentement.

À force de soupirer (parce que c'est long et qu'il fait chaud au Portugal avec un jean sur le dos), j'incite la femme derrière moi à m'adresser la parole. Elle comprend l'anglais mais le baragouine à peine. Je lui dis espérer que la dame au comptoir d'information comprendra l'anglais.

On engage alors la conversation. Elle me fait une face pas sûre pantoute quand je lui dis que mon billet d'avion pour le Brésil est réservé pour le mercredi suivant, mais que je n'ai pas encore de visa. Yé pour l'encouragement!

Mon tour.

Tel qu'anticipé, la « pas sympathique » madame du guichet ne parle pas l'anglais. Elle me tend un papier en encerclant des machins en portugais et est prête à passer à l'appel suivant. Merci pour la compassion Madame!

Sauf que la femme derrière moi  ne laissera pas faire ça. Que non! Ô que non! Parce qu'elle est avocate cette madame-là.

Elle vole à mon secours et finit par m'expliquer qu'on doit prendre rendez-vous pour déposer une demande de visa. Bibi, il n'a pas de rendez-vous, parce qu'il n'a pas trouvé cette information dans une langue qu'il comprend dans ses nombreuses recherches.

L'avocate me fait signe de la suivre. Ensemble, nous montons à l'étage et elle demande un entretien avec le responsable, lui expliquant ma situation. Ce qui aide, c'est que j'ai déjà tous les papiers essentiels à la demande de visa (dont un formulaire à remplir en ligne).

Après une discussion sérieuse, l'homme me dit de me présenter au guichet dans dix minutes.

C'est là que l'avocate, dont je n'ai même pas réussi à savoir le nom, me fait un câlin et me quitte en me souhaitant bonne chance. Faudrait qu'elle réclame sa bière ou son repas de remerciement un jour, si jamais elle me retrouve.

Au guichet, on m'offre la face du jour, celle du « désolé, j'peux rien faire », quand on constate que je n'ai pas de rendez-vous. Mais je ne bouge pas. Je répète qu'on m'a dit de me présenter là. Je n'ai toujours bien pas sué dans mes seuls vêtements, dans des pièces mal ventilées, pour me faire montrer la porte deux heures plus tard.

Ça finit par marcher. Un peu de coopération.

Les papiers remplis, on me dit que mon visa sera prêt... dans deux jours!

Haaaaaalllllelujah! (Entendez-vous les carillons?)

Oui, oui, oui, je suis passé deux jours plus tard et le visa est bel et bien collé dans mon passeport. Direction Brésil dès mercredi. Qui a dit que c'était compliqué d'avoir un visa pour le Brésil?

En attendant, le karma m'a rattrapé pour cette grosse chance qui m'est tombée dessus. Paire de lunettes fumées numéro 5, achetée à ma sortie du consulat, a battu un record de médiocrité en s'enlevant la vie moins de 24 heures après le début de notre relation. Direction poubelle!

Le roi est mort, vive le roi! Je suis désormais sous le joug des lunettes de soleil numéro 6. Wish me luck!

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