7 décembre 2014

De Casablanca à Marrakech

La gare Casa-Voyageurs

Je suis parti pour ma plus récente destination, le Maroc, au moment où le Québec recevait sa première petite bordée de neige. On appelle ça avoir le sens du timing.

Le plan, après avoir ragé contre les travaux qui n'avancent pas autour de l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, était de faire escale à Francfort avant d'arriver à Casablanca. Le jour même, je devais retrouver mon ami Burak dans un train vers Marrakech. C'est que Burak arrivait pour sa part de Rabat.

À Francfort, donc, j'avais quatre longues heures à occuper. Si on dit que le centre-ville n'est qu'à une quinzaine de minutes de métro, la longue ligne d'attente pour faire tamponner les passeports m'a convaincu de m'attarder plutôt dans les couloirs de l'aérogare. Je ne le dirai jamais assez : offrir de l'internet gratuit en échange d'un numéro de téléphone cellulaire, c'est nono. Nono parce que les gens qui voyagent, qui arrivent de l'étranger, n'ont pas nécessairement envie de payer un forfait cellulaire pour accéder à de l'internet gratuit. Demandez plutôt une adresse courriel. Tout le monde a ça.

Mais bon. Merci Lufthansa, à certaines portes d'embarquement, le wi-fi était totalement gratuit, sans besoin de fournir quelques informations que ce soit.

Je me suis posé quelque part en après-midi à Casablanca, dans un aéroport un peu vieillot. Les files d'attente pour la vérification des passeports n'étaient pas particulièrement longues, mais elles n'avançaient pas très très vite. Il fallait bien compter 30 à 40 minutes dans le plus pur immobilisme. On peut d'ailleurs dire sans se tromper que les douaniers n'aiment pas beaucoup leur travail. J'ai rarement vu moins sympathique.

Signe d'intelligence marocaine, néanmoins, ce réflexe de commencer par la fin du passeport pour trouver une page libre pour poser le tampon.

À noter qu'une fois la douane passée, il faut montrer ce tampon à un garde pour avoir la permission de récupérer nos bagages.



À l'aéroport même, j'ai tenté de retirer des dirhams marocains d'un guichet automatique. Fait important : nulle part au pays je n'ai trouvé un guichet qui reconnaissait ma carte Desjardins, même s'ils portaient tous les logos appropriés et même si j'avais prévenu mon institution financière de mon départ. Il m'a fallu utiliser ma carte de crédit pour obtenir des billets.

De là, on peut partir avec un des chauffeurs de taxi harcelant ou prendre le train qui part pour le centre-ville une fois l'heure... Une fois l'heure... Ce n'est pas beaucoup. J'ai d'ailleurs manqué le train de cinq minutes, ce qui m'a permis d'observer les rats qui couraient le long des voies et de regarder le toit de l'aéroport qui coulait allègrement.

Je suis descendu à la gare Casa-Voyageurs, qui me semblait être la gare principale. À noter qu'il n'y a aucune consigne où laisser ses bagages dans cette gare, comme dans toutes les gares que j'ai visitées au Maroc. On peut toujours tenter de trouver un commerce, restaurant ou hôtel, qui acceptera de garder nos avoirs pour quelques heures, ce que je n'ai pas fait. J'ai aussi refusé de céder aux chauffeurs de taxi qui me proposaient de me faire faire un tour de ville en deux heures. Ils m'auraient sûrement chargé le gros prix.

La gare Casa-Voyageurs
J'ai donc arpenté deux, trois rues de Casablanca avec mon gros sac sur le dos avant de revenir à la gare pour attendre le train qui mène à Marrakech.

Ce dernier est arrivé avec environ cinq minutes de retard, ce qui est très négligeable puisqu'un Marocain à mes côtés me mentionnait que les trains sont toujours très en retard.

J'avais acheté un billet de seconde classe, où le confort est bien suffisant même si les wagons ont tendance à être un peu chargés. On semble alterner entre des wagons contenant des cabines fermées avec huit sièges et des wagons avec des bancs cordés un à la suite de l'autre.

Dans cet immense convoi, je me demandais bien comment j'arriverais à retrouver mon ami Burak. Il s'était installé tout à l'arrière, dans un wagon à peu près vide. Je l'ai aperçu juste comme je commençais à désespérer. L'aventure commençait.

Arrivés à Marrakech, nous voulions prendre un taxi pour aller jusqu'à la médina, où notre auberge se trouvait. Vive la réglementation, les chauffeurs n'ont pas le droit d'entrer dans la gare. Un de ces chauffeurs nous demandait 100 dirhams (environ 13 $) pour une course qui ne durerait pas plus de cinq minutes. Il s'est emporté quand nous avons refusé. Il insistait. Il s'agissait d'un prix fixe selon lui. Il a tenté de nous convaincre avec des arguments bidons, jusqu'à ce que nous décidions de retourner à l'intérieur de la gare pour demander l'aide de la population locale. 15 dirhams pas plus, nous ont confirmé deux jeunes femmes.

Ouf!

Nous avons donc opté pour une petite marche sur le boulevard, question de nous éloigner un brin, avant de héler un taxi qui accepterait de faire la course avec le compteur allumé. Prix final : 13 dirhams.

Il s'agit d'ailleurs d'une nuisance très présente au Maroc. Devant les touristes, les chauffeurs de taxi refusent fermement d'utiliser le compteur et tentent de nous forcer à négocier un prix. À moins qu'il soit trois heures du matin, on trouvera toujours un chauffeur qui acceptera de respecter les règles du jeu.

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