26 janvier 2014

Agra et le Taj Mahal

Après Khajuraho, j’ai repris la route plus touristique en me déplaçant vers Agra. Quand le train arrive en ville à 2 h du matin, ce n’est pas toujours chouette. Le chauffeur de rickshaw a cherché pour toujours mon hôtel, s’arrêtant à deux trois endroits en me disant qu’on y était. Visiblement, il ne savait pas où c’était.

J’avais cru possible de ne dormir que quelques heures pour ensuite contempler le lever du soleil sur le Taj Mahal. Quand je suis sorti de ma chambre vers 6 h 30, le brouillard enveloppait la ville au point où il était difficile de voir à plus de 50 mètres. Le Taj, blanc, dans le brouillard, ça ne donnerait certainement pas un très joli lever de soleil. Et je ne suis pas certain comment je m’y serais pris pour me trouver un chauffeur à cette heure. Retour au lit.

J’ai pris un chauffeur qui m’a mené au comptoir pour les billets du Taj, où on peut prendre un billet combiné avec le fort d’Agra pour économiser. Et j’ai commencé par le fort pour laisser le temps au brouillard de se lasser.

À la sortie, ne trouvant plus mon chauffeur, j’ai attendu en vain, jusqu’à décider d’en embaucher un autre. Son prix était deux fois plus bas que celui de mon chauffeur précédent, que je n’avais d’ailleurs toujours pas payé. Ça m’apprendra à ne pas connaître la valeur des trajets.

Mais voilà, deux minutes plus tard, mon premier chauffeur, en retard, me retrouve et nous fait signe d’arrêter. J’accepte de retourner avec lui à condition qu’il baisse son prix.

23 janvier 2014

Les temples du kama sutra à Khajuraho

Le lendemain, j’ai attrapé un train vers Khajuraho. Il faut quand même galérer un brin pour trouver un
rickshaw vers la gare. Et quand le chauffeur décide que la circulation est trop dense pour nous laisser directement à la gare, on cherche un peu son chemin jusqu’à son train.

Ce qu’il y a de bien, dans ce trajet de sept heures vers la gare de Satna, c’est que j’ai pu utiliser la prise de courant du train pour recharger mes appareils.

Satna, c’était apparemment la gare la plus proche de Khajuraho et la plus facile d’accès pour le trajet que je voulais. Quand le chauffeur qui m’attendait m’a annoncé qu’il fallait ajouter deux heures de route pour arriver à destination, j’étais un peu découragé.

Comme il se faisait tard, il n’a pas mis de temps à s’arrêter à un stand, au coin d’une rue, pour qu’on commande à souper.  Ce serait une omelette dans laquelle le cook a lancé deux tranches de pain en cours de cuisson. Il sert tout ça dans une assiette, sur du papier journal, et on mange idéalement avec les mains.

21 janvier 2014

La leçon de Raj

Le soir de ma seule journée complète à Varanasi, j’ai fait ce que tout bon touriste doit faire : louer un bateau pendant une heure, vers le coucher du soleil, pour aller sur le Gange.

Un bateau à rames (avec rameur inclus) devrait coûter environ 100 roupies. J’ai accepté 200 roupies sans rechigner. Toutefois, le coucher du soleil n’a rien eu de merveilleux, le brouillard couvrant la ville jusqu’à ce que la pluie décide de tomber. Et ça n’avance pas vite à la rame. À l’hôtel, on me proposait un bateau à moteur pour 600 roupies.

Mon chauffeur était prénommé Raj. Il parlait un anglais approximatif.  Il était du type un peu ronchonneur, mais avec un bon cœur. J’ai retenu ses services pour une heure. Il a fallu cinq minutes pour qu’il scande des « God, help me ».  

Il était minuscule. Plus petit, plus menu que moi. Il ramait le plus fort qu’il pouvait, mais nous ne bougions pas beaucoup.

Après un temps, il me demande si je suis riche. Gne! Comme si quelqu’un allait répondre oui à cette question-là. Il m’a demandé pourquoi je n’étais pas riche. Et il m’a fait la leçon le Raj. « Tu crois que la richesse vient de l’argent? Moi je ne suis jamais allé à l’école. Je parle hindi, anglais, japonais, coréen et espagnol. Si j’étais allé à l’école, je n’aurais jamais rencontré les touristes qui m’ont appris ces langues. »

Raj racontait qu’il dormait dans sa barque. Qu’il faisait en moyenne 70 roupies par jour, parce que celui qu’il appelle son « propriétaire » garde la majorité de l’argent qu’il fait à conduire les barques. Il dit qu’il demande souvent à Dieu de prendre sa vie…

Et pendant qu’il me raconte tout ça, que la pluie tombe et qu’il pagaie à contre-courant, le cadavre d’un bébé flotte à la surface du Gange et est entraîné le long de notre embarcation par le fleuve qui va son chemin.

L’Inde est un pays qui développe la paranoïa. Il y a toutes les chances que Raj répète la même histoire à tous les touristes pour les attendrir.  Mais le contexte fait quand même réfléchir.

18 janvier 2014

Les rituels de Varanasi

Sans savoir que mes plans allaient changer, gracieuseté de l’agence de voyage, j’ai pris tout mon temps pour explorer Varanasi en cette première de deux journées en ville. Malheureusement, les horaires de train ayant changé, je découvrirais que cette simple exploration serait la seule expérience que j’aurais de Varanasi.

Bonne nouvelle toutefois, au lieu de visiter des lieux secondaires, je me suis aventuré sur les ghats, en bordure du Gange. J’ai abouti directement au plus important de tous, celui où plus de 300 crémations sont organisées chaque jour. Il y a des piles de bois partout.

Encore, être Blanc garantit qu’on se fera harceler. Un Indien qui parle français m’assure qu’il ne me demandera pas d’argent pour me raconter l’histoire de cet endroit. On voit des gens qui vont prendre leur bain sacré dans le Gange. D’autres qui montent à bord d’un bateau pour aller lancer les cendres d’un défunt en plein milieu du fleuve.

Le plus intéressant est la crémation elle-même. Fumée en quantité industrielle. Poumons emboucanés assurément.

17 janvier 2014

Incursion à Amsterdam

Petite trêve concernant l’Inde pour revenir un tantinet en arrière, au mois de juin dernier, alors que je quittais la chaleur suffocante d’Istanbul un peu à la dernière minute. Je craignais de rater mon vol pour Amsterdam, sur les ailes de Turkish Airlines.

Il faut dire que les préposées à l’aéroport étaient aussi particulièrement lentes. J’ai néanmoins pu monter dans l’avion et arriver à l’aéroport Schipol en soirée, comme prévu.

À Amsterdam, il est hyperfacile de se rendre au centre-ville avec le train. Une quinzaine de minutes, trente tout au plus, et le tour est joué. Et de la gare centrale, plusieurs trams sont à notre disposition.

Je craignais un peu de me perdre, mais tout était très facile, jusqu’à trouver mon auberge de jeunesse, Van Gogh Hostel, à un jet de pierre du musée consacré à ce même artiste.

S’il est reconnu que les auberges de jeunesse de la métropole hollandaise ne soient pas d’une qualité à tout casser, mon établissement était tout à fait acceptable. Ce n’était pas un lieu de beuveries comme je le craignais.

La ville elle-même est très agréable pour marcher, quand on a un peu de temps. C’est ce qui m’a convaincu d’utiliser mes jambes pour me rendre au Dam pour profiter d’un des tours gratuits offerts en matinée ou en après-midi. Il est toutefois impératif de réserver ou d’arriver tôt, puisqu’on m’a refusé l’accès au tour à ma première tentative.

13 janvier 2014

Premier contact avec Varanasi

À la gare de Mughai Sarai, où je suis descendu, mes amis indiens étaient bien déçus de me voir partir. Il a d’ailleurs fallu qu’ils m’aident pour savoir où descendre, parce que ce n’est nullement annoncé. Quand on connaît l’heure d’arrivée, on peut être vigilant. Mais quand le retard est énorme, difficile de trouver ses repères.

Les adieux sont toujours déchirants. Mais ils ne se déroulent jamais dans le calme. Un Blanc? Tous les chauffeurs de taxi, de rickshaw, de n’importe quoi viennent nous importuner. Heureusement, mes amis pouvaient leur répondre d’aller voir ailleurs…

Pour parcourir les 28 km qui me séparaient de mon hôtel, il aura fallu plus d’une heure. Moi qui devais arriver en matinée, je découvrais la route vers Varanasi au soleil couchant.

Il y a la congestion, les autobus, les vélos, les rickshaws qu’il faut contourner en klaxonnant toujours le plus possible. Et ensuite s’aventurer dans des ruelles terreuses qui mettent à l’épreuve n’importe quelle suspension.

Bon à savoir : si l’hôtel dispose de l’eau chaude, il faut généralement le demander à l’accueil pour que quelqu’un mette le chauffe-eau en activités.

Varanasi est un enchevêtrement de ruelles, un labyrinthe où même certains habitants peuvent être confus à l’occasion. À l’hôtel, on me dirige vers un restaurant qui appartient au même propriétaire en me donnant un plan tracé à la main. Ce qui, sur le plan, est dessiné comme une rue principale peut très bien être une allée boueuse. Faut deviner. S’égarer fait aussi partie du plaisir, remarquez.

Après maintes confusions, je trouve le fameux restaurant, où on trouve de tout sur le menu. Reste que si on demande quelque chose en particulier, il faut s’attendre à « don’t have ». C’est de même.


En soirée, passé 22 h, on éteint les lumières un peu partout en ville. Retrouver son chemin dans le labyrinthe, dans la plus pure obscurité… bonne chance! J’y suis à tout le moins parvenu.

Le train pour de nouveaux amis indiens


Une nuit dans le train c’est… l’inattendu. J’ai trouvé ma couchette, dans un compartiment qui en compte techniquement huit. Il y en a deux superposées contre un mur, qui font la largeur du compartiment. Puis, il y a un couloir. Perpendiculairement, il y a trois couchettes superposées de chaque côté du compartiment. La mienne est… dans le milieu.

Rapidement, trois jeunes Indiens s’approchent. « Where are you from? » demande le premier. Immédiatement, le deuxième demande si je suis sur Facebook en me tendant son téléphone pour que je tape mon nom. Et il m’ajoute derechef.

Ils posent plein de questions, les Indiens, en pratiquant leur anglais. L’un d’entre eux, un joueur de cricket, m’explique les règles de son sport… à l’aide d’un jeu vidéo créé par EA Sports. Nous avons NHL 2014. Ils ont Cricket 2014… Au moins, j’ai pu comprendre le principe.

« Tomato soup », crie un des vendeurs qui arpentera le train tout le trajet durant. Mon nouvel ami Arzoo le hèle, en prend deux et m’en tend un. Le conseil de ne rien consommer dans le train vient de prendre le bord. À tout le moins, je sais que rien n’a été ajouté dans le petit contenant de soupe. Je crains surtout pour la salubrité. Mais ces jeunes Indiens sont remplis de bonnes intentions.

En cours de soirée, ils me montrent des extraits de films indiens, me font écouter un peu de musique et vont même jusqu’à préparer ma couchette avec les draps et tout. Et puis on finit par aller nous coucher. Pour l’espace, il ne faut pas être claustrophobe. Mais pour moi, c’était bien suffisant.

Ce qui devait arriver arriva. Pas certain que c’était une bonne idée de goûter cette soupe. Ce qui nous mène à un autre conseil très important : où que vous soyez en Inde, il faut absolument avoir son papier de toilette à proximité.

En matinée, alors que je ne m’en peux plus de sortir de ce train, dont le trajet doit compter environ 14 ou 15 heures, j’apprends que le brouillard typique de janvier entraîne des retards d’au moins quatre heures. Ouch! Moi qui comptais sur ma journée pour explorer un peu Varanasi, on repassera.

J’ai néanmoins appliqué à la lettre les conseils reçus et je n’ai pas remangé pendant le reste du trajet. Au moins, mes nouveaux amis m’ont diverti et nous avons réussi à rire malgré certains problèmes de communication.

Phrase utile pour faire rire les Indiens : baba ji ga tulu (orthographe aléatoire au son). Difficile de savoir ce que ça veut dire. Mais quand les choses ne vont pas comme on veut, quand quelqu’un refuse de donner un bon prix, apparemment que cette maxime est bien utile. Les gens se mettent à rire et peuvent baisser les prix. Dans le train, en tout cas, quand j’ai dit que c’étaient les seuls mots d’indien que je connaissais, tout le monde s’est mis à rire dans le compartiment.


Et il y a même un geste qui va avec. C’est encore plus marrant, paraît-il.

10 janvier 2014

Delhi en une journée

Première et seule vraie journée d’exploration à Delhi. À mon agence, on m’a réservé un chauffeur pour la journée. Ne me faut que le rejoindre en métro, avec tous mes bagages.

Se faire avoir par un chauffeur de rickshaw 101 : « Je t’emmène où tu veux pour le même prix que le métro! »

Vous et moi, on sait très bien que c’est faux. Je négocie et il me fait monter. Mais il me dépose un peu plus loin, me disant que la route est fermée pour aller où je vais. Encore, on sait que c’est faux. Mais plutôt que de me faire trimbaler dans toute la ville par un chauffeur malhonnête, je suis retourné avec mon plan A : le métro bondé, super agréable avec tous mes bagages.

Mon chauffeur m’a mené au mémorial de Gandhi, un énorme parc où errent les chiens, comme partout en ville. Le parc, propret, compte en son centre une pièce de marbre où le mahatma a été incinéré. On doit retirer nos chaussures pour en approcher. En confiant nos chaussures au surveillant qui insiste pour que nous lui donnions, on apprendra que ledit monsieur demande un pourboire. Laisser ses chaussures à l’entrée sans gardien fera tout aussi bien l’affaire.

S’ensuit une visite au fort Rouge et à la tombe d’Humayun, un mini Taj Mahal. Des enfants jouent au cricket avec rien, les chiens sont galeux et il faut faire très attentions aux pigeons, qui sont partout. Si le lieu était relativement calme, il est difficile de faire une photo sans que quelqu’un marche devant l’appareil à la dernière minute.

L'Inde à la noirceur pour commencer

La deuxième journée à Delhi a drôlement commencé. Après une nuit dans le froid, parce qu’il n’y a pas de chauffage dans les établissements indiens et que la température descend beaucoup la nuit, j’entends cogner à la fenêtre de ma chambre… du quatrième étage. Pigeon! Le problème, c’est qu’il y a un trou au-dessus du ventilateur de la salle de bain… et que le pigeon utilise cette entrée pour visiter l’hôtel. Voilà qui explique les fientes dans la douche… et sur les serviettes fournies par l’hôtel.

Considérant la présence d’un visiteur non désiré, on m’a permis de changer de chambre pour la deuxième nuit.

Pendant que je déjeunais, un couple composé d’un Indien et d’une Sud-Africaine est arrivé. Ils viennent d’ouvrir leur agence de voyage à Delhi. Je discute avec eux pendant tout mon repas et décide de voir avec eux s’il y a possibilité qu’ils me réservent un billet de train vers Varanasi.

Comme toutes les agences, ils ont dressé tout un itinéraire pour moi. Peut-être l’attrape est-elle là, mais la présence de la Sud-Africaine qui a elle-même vécu en Autriche, en Allemagne et maintenant en Inde, me rassure. Je n’arrive pas à m’imaginer qu’elle puisse vouloir m’arnaquer. Après de longues discussions, j’accepte de faire affaires avec eux. Plus cher que j'espérais, mais à tout le moins, ils réserveront tous les billets de train et d’avion dont j’ai besoin, une tâche complexe pour n’importe quel étranger.

Règle générale, à Delhi, il est recommandé d’aller directement à la station de train pour réserver un billet. Sinon, le Lonely Planet recommande l’agence gouvernementale officielle, dont plusieurs bureaux d’escrocs ont repris le nom partout en ville, pour confondre les touristes. Anke et Omer, de mon agence, disent que même l’agence gouvernementale nous référera vers des endroits où elle perçoit une commission. Qui croire?

5 janvier 2014

Arrivé en Inde

Je suis arrivé à Delhi après plus de 24 heures de transit. Je n'ai pas encore eu la possibilité de prendre des photos, alors ce billet ne sera pas illustré.

Mes trois vols ont été retardés, mais heureusement, je suis arrivé en Inde en avance sur l'horaire initial.

L'avion a quitté Montréal vers New York avec 45 minutes de retard, le froid sibérien faisant des siennes. Il y avait d'ailleurs un problème non identifié avec l'appareil avant le décollage.

À New York, re-sécurité, marche de 45 kilomètres entre deux terminaux de l'aéroport JFK, besoin d'imprimer des cartes d'embarquement qu'on ne pouvait me donner à Montréal, alouette... J'ai couru, mais mon vol... était retardé. On voulait permettre à ceux qui subissaient les effets de la tempête de vendredi de monter à bord.

Départ avec au moins 30-40 minutes de retard pour une arrivée à Dubaï qui forçait tout le monde à se dépêcher. En arrivant à ma porte d'embarquement, je suis tout de suite monté dans l'avion.

3 janvier 2014

Bonne année... l'Inde

Simple mot pour vous souhaiter une merveilleuse année 2014! Je vous la souhaite remplie de santé, de bonheur et de rêves. Et si vous pouvez vous le permettre, de voyages.

Pour ma part, j'amorce ce nouveau calendrier en lion en m'embarquant dans quelques heures pour l'Inde. Après des escales à New York et Dubaï, je devrais toucher le sol à Delhi dimanche après-midi, heure locale.

À tous, merci de me suivre. Et j'espère pouvoir vous faire découvrir l'Inde pendant que j'y serai. J'ai toujours un peu de retard sur la publication de billets au sujet de mes voyages précédents, mais je finirai bien par me rattraper.