Le lendemain, j’ai attrapé un train vers Khajuraho. Il faut
quand même galérer un brin pour trouver un
rickshaw vers la gare. Et quand le
chauffeur décide que la circulation est trop dense pour nous laisser
directement à la gare, on cherche un peu son chemin jusqu’à son train.
Ce qu’il y a de bien, dans ce trajet de sept heures vers la
gare de Satna, c’est que j’ai pu utiliser la prise de courant du train pour
recharger mes appareils.
Satna, c’était apparemment la gare la plus proche de
Khajuraho et la plus facile d’accès pour le trajet que je voulais. Quand le
chauffeur qui m’attendait m’a annoncé qu’il fallait ajouter deux heures de
route pour arriver à destination, j’étais un peu découragé.
Comme il se faisait tard, il n’a pas mis de temps à
s’arrêter à un stand, au coin d’une rue, pour qu’on commande à souper. Ce serait une omelette dans laquelle le cook
a lancé deux tranches de pain en cours de cuisson. Il sert tout ça dans une
assiette, sur du papier journal, et on mange idéalement avec les mains.
Les deux heures du trajet, presque trois, ont paru très
longues compte tenu de la noirceur, du brouillard et de l’orage qui s’est mis à
gronder. Avec la méthode de conduite des
Indiens, toujours en mode «collision frontale évitée de peu», j’étais
complètement épuisé.
Sinon, Khajuraho est un petit village près duquel se trouve
une réserve naturelle. Le village lui-même se parcourt relativement bien à
pied, ce que j’ignorais. J’ai donc embauché un chauffeur de moto pour circuler.
La principale attraction du village réside dans les temples
aux multiples sculptures du kama sutra. Quand on s’attarde, on peut voir de
tout, jusqu’à un homme ayant une relation sexuelle avec un cheval. L’audioguide
est d’ailleurs utile pour nous pointer les différentes statues.
Il y a plusieurs petits temples dans la campagne et on peut
aussi visiter l’école réservée aux enfants démunis, où on nous demandera de
faire un don. On nous montre le cahier
des dons et on tente de nous faire croire que les montants indiqués (50, 60,
80) sont en dollars américains ou en euros. Ils insistent même un peu trop en
mettant le signe de dollar deux ou trois fois. Les plus avertis se douteront
que ces dons ont été effectués en roupies, mais que les symboles ont été
ajoutés par la suite.
J’ai aussi exploré un peu par moi-même, mais il y a toujours
quelqu’un qui s’invite dans notre silence. Un homme m’a suivi pendant près
d’une heure malgré mon manque de coopération et mon absence évidente de désir
de communiquer. Pour lui, ce n’était visiblement pas la grande forme. Je lui
aurais donné entre 40 et 45 ans. Il en avait 32. Il provenait de la caste
inférieure et était visiblement réduit à une vie de misère.
Même s’il m’a répété qu’il ne voulait pas d’argent et qu’il
ne souhaitait que discuter, il a fini par me demander si je voulais l’aider.
J’ai décliné, mes intentions étant claires depuis le début. Il a alors joué le
gars super triste.
Ceci dit, en s’éloignant un tant soit peu du secteur très
touristique, on trouve des vieux temples en ruines que certains utilisent
encore pour la méditation et des champs presque intouchés. Il semble toutefois
qu’on veuille aménager une toute nouvelle porte d’entrée pour le complexe des
temples… en plein dans ces champs verdoyants. Ha, le tourisme…
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