19 août 2014

Les roses de Sarajevo, le tunnel et Srebrenica




Jour deux de l'exploration de Sarajevo. Toujours pas de plan. J'essaie néanmoins de profiter d'un tour gratuit, ce genre de tour pour lequel il n'y a pour seule obligation que de donner un pourboire si le service a été apprécié. Point de rendez-vous : devant la cathédrale.

Pendant ce type, un autre gars de mon auberge espère obtenir le même genre de tour avec une compagnie émergente dont il a entendu parler. On promet de s'offrir des comptes rendus une fois la journée terminée.

Pas bol. Geoff (l'autre voyageur) revient sur ses pas. Le bureau de l'agence est fermé. Il se joindra donc à moi. Pas plus de bol. Les tours gratuits sont annulés depuis quelques semaines déjà.


On tente une troisième compagnie, qui offre ses services en fin d'après-midi seulement, et on finit par obtenir notre fameux tour de la première agence, après avoir essayé deux numéros de téléphone.

Le nom de l'agence m'échappe, mais je dois avouer ne pas avoir été particulièrement impressionné. Difficile de suivre avec l'accent prononcé du guide. J'ai néanmoins découvert les roses de Sarajevo, ces taches de peinture qui comblent les cavités laissées dans l'asphalte par l'explosion des grenades. Il y en a partout en ville, mais chaque fois qu'on remplace le pavé, une rose finit par disparaître.

Le guide nous a parlé des Jeux olympiques de Sarajevo, dont personne ne parle plus vraiment. Et il nous montre le monument aux enfants victimes de la guerre.

Nous avons convaincu notre guide de nous mener au tunnel passant sous l'aéroport, qui servait de lien entre Sarajevo et l'extérieur pendant la guerre de Yougoslavie. Là, une vidéo nous montre la ville telle qu'elle était au début des années 1990. Il reste une petite portion du tunnel, dans laquelle nous pouvons marcher, et qui est particulièrement dangereuse pour le coco, bosse sur le crâne en témoignant.

Le guide nous a finalement déposés en ville, où j'ai grimpé un flanc de montagne pour avoir une vue. Deux Bosniaques m'ont interpellé, ont commencé à discuter. Elle vit maintenant en Allemagne et ne reviendrait jamais s'installer là. Lui vient d'une autre ville, mais déteste son pays. Il est convaincu que la guerre reprendra bientôt ou, à tout le moins, qu'une nouvelle crise frappera le pays.

Tous deux sont très pessimistes. Ils m'entretiennent longuement de la situation politique du pays, me demandent mes perceptions de la ville et sont visiblement très heureux de partager. Séance de psychologie gratuite on dirait. Et ça me fait plaisir de les écouter aussi.

Je les laisse derrière pour visiter une toute petite exposition sur Srebrenica, la ville du génocide et des charniers. J'hésite à me rendre dans cette ville frontalière où il n'y a apparemment rien à visiter. Mais l'exposition troublante, assortie d'une vidéo d'une trentaine de minutes sur les assassinats de masse, a de quoi bouleverser. La photo d'une poupée mutilée, utilisée pour signifier l'emplacement des charniers, est choquante.

De là, je me suis offert un ragoût traditionnel et j'ai entrepris de retourner à la forteresse jaune pour regarder la coucher de soleil. En voyant d'autres touristes continuer leur ascension, je décide de poursuivre vers les ruines au sommet de la montagne. La vue en vaut totalement la peine...

Et à mon retour à l'auberge, alors que j'avais prévu aller au lit tôt, je croise une Américaine qui peine à ouvrir la porte du dortoir. Je lui offre mon aide et nous discutons voyage jusqu'à 1 h du matin... Quand on trouve des gens qui partagent notre point de vue sur le voyage, on en profite.





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