4 juillet 2015

Pourquoi il faut visiter Ella au Sri Lanka (ou frôler une mort en direct)

Vue à partir d'Ella Rock
Je ne connais personne qui s'est aventuré au Sri Lanka sans visiter sa région montagneuse, au centre sud du pays. C'est là qu'on trouve les plantations de thé, la température un peu plus fraîche et des paysages à couper le souffle. Dans la plupart des cas, les touristes s'arrêteront d'abord à Nuwara Eliya, une ville que j'ai choisi d'éviter en raison du fort achalandage qu'amenait le Nouvel an cinghalais.

À Ella, on peut surtout se balader pour observer les paysages que les montagnes et les vallées nous offrent. La plupart des hôtels sont calés au milieu de la nature. Le mien était entouré d'arbres et on y avait une vue sur le champ du voisin, où les mangoustes volaient des tomates.

Le chemin de fer en direction de Bandarawela
Une des randonnées les plus populaires nous amène à longer le chemin de fer vers Bandarawela pour gravir Ella Rock. Il faut entre trois et quatre heures pour compléter l'aller-retour et il est recommandé d'apporter de l'eau. Si votre goût du risque est limité, il est peut-être préférable d'embaucher un guide pour vous mener à bon port. Sinon, comme moi, vous pouvez vous élancer seul et suivre les Occidentaux qui suivent eux-mêmes un guide local. Tout le monde va au même endroit.


Il y aura aussi une tonne de gens pour vous indiquer le chemin, mais il est possible qu'ils exigent un peu d'argent en échange.

Après avoir traversé un pont du chemin de fer, on descend sur la gauche pour se diriger vers des chutes assez élevées. J'y ai suivi un groupe de quelques touristes guidés par un Sri-lankais. En une fraction de second, l'un d'entre eux s'est approché trop près sur la roche glissante et a été emporté par l'eau.

Une fraction de seconde. Sa copine qui s'est mise à crier. Lui qui s'est débattu pour s'accrocher quelque part et le Sri-lankais qui s'est lancé sans réfléchir pour le retenir. Il ne s'agissait pas d'une rivière, mais bien d'un filet d'eau. Sauf que la pierre était fichtrement glissante.

L'homme a réussi à se coincer dans l'anfractuosité des rochers et a pu regagner la sécurité avec l'aide de son guide. Il doit beaucoup à ce Sri-lankais dévoué.

C'est là qu'un homme est tombé et aurait pu être emporté au bas de la falaise
Un villageois a tenté de s'improviser guide pour moi mais j'ai décliné son aide et j'ai trouvé sans trop de problèmes le sommet du rocher. L'ascension est beaucoup moins éreintante que le Sri Pada et la vue presque aussi belle. Le détour en vaut la peine.

La vue d'Ella Rock
En redescendant, j'ai constaté qu'il était tout de même facile de se perdre si personne ne nous indique le chemin. Deux touristes m'ont d'ailleurs interpellé en me disant qu'ils avaient changé de direction quatre fois sans jamais progresser sur la route. J'ai tenté de les diriger.

Sur le chemin du retour, je me suis arrêté dans une de ces maisonnettes érigées en bordure de la voie ferrée. Les villageois s'improvisent restaurateurs et offrent des boissons fraîches. Boire quelque chose de froid rend très heureux.

Un bon endroit pour une boisson fraîche
En après-midi, le ciel tombe toujours vers les 15 heures pendant la saison des pluies. J'avais le plan de poursuivre ma route vers l'hôtel, mais de continuer sur la voie ferrée jusqu'au pont ferroviaire à neuf arches. Juste avant d'y arriver, un tunnel me permettrait de me protéger de la pluie si le besoin se faisait sentir.

Mais voilà, la pluie est tombée beaucoup trop tôt. J'ai trouvé refuge sous un palmier, mais un villageois m'a fait signe d'entrer chez lui. Rapidement, il a envoyé voler le bouquet de fleurs de plastique qui trônait sur la petite table du salon et il m'a installé la table et une chaise tout près de la porte.

Sa femme et sa fille m'ont apporté à manger et j'ai pu regarder leur album de famille tout en communiquant dans un anglais de base. J'y suis resté pendant toute l'ondée, soit environ une heure. La jeune fille en a profité pour me laisser son adresse sur un bout de papier en espérant probablement que nous puissions échanger du courrier. Malheureusement, j'ai perdu cette adresse un peu plus tard pendant le voyage.

La maison des villageois qui m'ont hébergé
Une fois la pluie calmée, j'ai pu me rendre jusqu'au pont et constater que d'énormes nids d'abeilles sont accrochés sous les arches centrales. J'ai attendu une bonne demi-heure qu'un train s'amène, pour faire une bonne photo, mais c'est finalement dix minutes après que je me sois découragé que j'ai entendu un sifflement. J'ai réussi de peine et de misère à faire une photo du train sur le pont.

Le pont aux neuf arches
La marche du retour à travers les montagnes m'a parue interminable. J'ai croisé une plantation de thé, mais il était impossible de la visiter en raison du congé férié. J'ai aussi passé l'entrée du petit pic d'Adam, une autre montagne qui offre un point de vue sur la ville.

J'ai finalement longé l'artère commerciale principalement consacrée aux touristes, où on peut acheter quelques souvenirs, des cartes postales (le premier endroit où le choix était intéressant) et où les restaurants préparent des repas adaptés pour les touristes.

Avec mes amis français rencontrés au début du voyage, j'ai essayé le Dream Café, qui sert de la nourriture internationale. Les prix sont très élevés pour le Sri Lanka, on est loin de la culture locale, mais les plats sont vraiment excellents.

Non loin de là, on trouve aussi un magasin où on peut goûter des dizaines d'essences de thé.