Sur la route vers Katunguru |
Fa-Cile! Ou pas.
Selon Google, il fallait prévoir six heures pour parcourir
la distance, à partir de Kigali, vers Katunguru, le village où je dormirais.
Mais voilà, on me déconseillait de louer un voiture. Les routes ne sont pas
sûres pour les touristes et la conduite est parfois hasardeuse. Mieux valait
opter pour un bus ou le transport collectif. On déconseille d'ailleurs de se déplacer en soirée, moment où les risques de braquage sont plus importants.
Mes amis me suggéraient de partir vers Kabale, à la
frontière ougandaise, et de voir à partir de là. J'ai pris le pari. Mais on me
suggérait de partir tôt, parce que les transports collectifs se remplissent en
matinée, quand les gens se rendent au travail, et deviennent beaucoup plus calmes sur l'heure des repas.
J'ai entassé toutes mes affaires sur une moto-taxi pour me
rendre à la gare. Le chauffeur, vraiment gentil, m'a expliqué que les taxis
collectifs étaient plus efficaces que les bus et qu'il ne fallait pas payer
trop cher pour réserver sa place.
Coup de chance, je suis arrivé alors qu'il ne restait qu'une
place dans un de ces taxis. Pendant qu'on fourrait mon sac à dos dans le petit coffre à l'arrière, je
m'interrogeais à savoir où je pourrais m'asseoir. Il fallait se tasser, se
coller, et courber un peu le cou pour que la tête ne touche pas au plafond.
Voilà, j'étais bien coincé à l'arrière, entre la vitre et un autre passager.
Deux heures. C'est le temps qu'il fallait pour atteindre la
frontière. Il est arrivé, à l'occasion que nous croisions des camions renversés
dans les fossés, illustration des dangers de la conduite automobile dans le secteur.
À la frontière, le chaos est organisé. Suffit de savoir
comment faire. Une cabane agit comme frontière du Rwanda.
« Qu'est-ce que vous faites dans la vie? » Qui ça moi? Euh! Communication?
« Êtes-vous journaliste », qu'on me demande.
Booooon! Ne pas prendre la chance de mentir...
Une fois le passeport estampillé, on part à pied pour la frontière ougandaise, où on va à la vitesse du temps. On prend les empreintes digitales. Et voilà. Tout le monde se retrouve à nouveau dans le taxi.
« Qu'est-ce que vous faites dans la vie? » Qui ça moi? Euh! Communication?
« Êtes-vous journaliste », qu'on me demande.
Booooon! Ne pas prendre la chance de mentir...
Une fois le passeport estampillé, on part à pied pour la frontière ougandaise, où on va à la vitesse du temps. On prend les empreintes digitales. Et voilà. Tout le monde se retrouve à nouveau dans le taxi.
À la gare, ils sont nombreux à se lancer sur moi pour
m'offrir une place vers Mbarara, le prochain point de chute du trajet. Mon
voisin de banquette me recommande toutefois de prendre le transport collectif,
les matatus. Il m'emmène d'abord échanger mon argent en schillings ougandais et
essaie ensuite de me convaincre de prendre un transport privé, pour 150 $. Non
merci. Pour une vingtaine de dollars, en transport partagé, je pourrai parcourir tout le chemin depuis Kigali. Trop cher.
Je monte donc dans un matatu. L'heure du dîner approche et
il faut une heure pour qu'il soit rempli de passagers. Parce que je suis Blanc,
on m'a fait asseoir à l'avant, non moins entassé que les autres.
Il n'y a pas d'arrêt clair. Chaque fois que quelqu'un veut
descendre dans un village, il le signale au conducteur, qui s'arrête. Dès
qu'une place se libère, on s'immobilise pour chaque individu qui envoie la main
le long du chemin, espérant pouvoir monter à bord. Le roulement est continuel.
On garde le moins de sièges vides possible.
Les jambes continuellement pliées finissent par cramper. Mais
non, pas de place pour les bouger. Ni devant, ni sur le côté. Juste pas de
place.
La station de bus de Mbarara |
À Mbarara, un terminus bordélique sur fond terreux, avec des matatus partout et une foule grouillante, je ne suis pas fâché de me dégourdir. Mais on me propose aussitôt une place dans le prochain véhicule partant vers Katunguru.
Une fois encore, on me place à l'avant, à côté d'une femme
et de son bébé. Le petit, effrayé par l'étranger que je suis, ne peut
s'empêcher de pleurer chaque fois que son regard croise le mien. Je vais
regarder dehors...
La route est encore longue... et poussiéreuse. Au final, mon
t-shirt aura pris une teinte brunâtre à force de recevoir du sable par la
fenêtre.
Plus nous nous approchons de Katunguru, plus la route se
trouve dans un piteux état. Les cratères au milieu de la chaussée sont immenses,
si bien que la plupart des véhicules roulent sur l'accotement. Il serait
honnêtement souhaitable de retirer le bitume et de laisser les routes en terre.
Elles seraient moins endommagées.
Alors que la brousse s'installe, nous croisons des macaques
et le chauffeur prend bien le temps de s'immobiliser pour que je puisse
prendre une photo. Plus loin, ce sont d'énormes sangliers qui traversent la
route.
J'en viens à demander qu'on me laisse sur le bord de la
route, quand mon application MapsMe m'indique que nous arrivons à
Katunguru. Quelques chauffeurs de
boda-boda sont immobiles sous un arbre.
J'aurais bien marché les quelques centaines de mètres qui me
séparaient du lodge où je devais dormir, mais la nuit qui tombait rapidement et
les animaux sauvages croisés jusque là m'ont découragé de le faire.
En motocyclette, j'ai franchi les derniers mètres pour
arriver au Bush Lodge, un endroit paradisiaque en bordure du canal Kazinga.
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