Lop Buri, Thaïlande |
Non!
Disons-le, pour le moment, la Thaïlande est le pays qui me procure le plus d'insécurité. Pas à cause des villes elles-mêmes, mais en raison d'une cascade de facteurs au potentiel perturbant.
D'abord, l'arrivée à Bangkok a été déstabilisante. Après le Cambodge, son côté un peu naïf, la pauvreté et la simplicité de la vie, la verdure et le décor rustique, voilà que j'arrivais dans une métropole avec métro, train aérien et échangeurs de béton omniprésents. J'avoue que je ne m'attendais pas à une différence aussi énorme.
Si la santé me joue des tours depuis la traversée de la frontière (rien de majeur quand même), il apparaît que la chaleur et l'humidité de l'endroit rendent la guérison de blessures, comme des coupures ou de petites plaies, quasi impossible. Il faut être prudent pour les infections. Vive le Polysporin!
Parmi les aventures dignes de mention : les chiens errants. Ils sont partout. N'ont pas l'air très en santé. Il leur manque des morceaux de fourrure. Ont des plaies un peu partout. Se grattent constamment. Bref, z'avez le portrait. Par-dessus le marché, il y a un risque qu'ils soient porteurs de la rage.
Et Bibi, il n'a pas eu ses trois injections contre la rage. Il a manqué de temps avant son départ. Ce qui signifie que dans le doute, j'ai 24 heures pour me rendre à l'hôpital pour recevoir deux injections et une transfusion sanguine. Par rassurant dans un pays sud-asiatique.
Ainsi déambulais-je (on se sent poète!) après la nuit tombée dans les rues d'Ayutthaya. Sans savoir précisément comment rentrer à mon auberge, je connaissais la direction dans laquelle je devais marcher. Soudain (effet de surprise!), un chien toujours pas très en santé se met à japper en montrant les dents. Et oui, il court vers moi.
Pas le temps de faire son viril. Pas le temps de sortir l'orgueil ou de se montrer courageux. Je bondis pour traverser la rue, au risque de ma vie parce que des voitures arrivent, et je suis prêt à décamper. La bête, probablement dressée, n'a pas dépassé le milieu de la chaussée. J'avais aussi en main ma bible Lonely Planet, celle qui décrit tous les pays de l'Asie du sud-est, avec laquelle j'avais l'intention de lui replacer les idées d'une taloche ou deux. On ne perd rien à essayer.
De là je suis rentré un peu nerveux, mais sain et sauf, en changeant de côté de rue 50 mètres à l'avance chaque fois que je voyais un chien.
Lop Buri
Jour suivant : Lop Buri. LA SEULE attraction de cette petite ville est un temple abandonné à des centaines de singes. On dit de ne rien transporter dans ses mains quand on s'y présente, parce qu'ils tenteront de nous voler nos affaires. Idem pour la nourriture. Et qui dit bête poilue dit... possibilité de rage. Donc... ne... pas... se... faire... mordre... par... un... singe.
J'étais à nouveau un peu nerveux d'être encerclé par les singes sur le site du temple. Je me tenais proche d'une des gardiennes qui, avec son tire-pois (messemble que c'est pas menaçant comme nom), effraie les bêtes qui viennent trop près des touristes.
Mais les singes sont là par centaines. Il n'y a que deux gardes. Alors que je me positionnais pour faire une photo de la ville, dos au temple, j'ai senti quelque chose tirer mon chandail vers l'arrière.
J'avais un « énorme » singe, disons qu'il était adulte, en comparaison des bébés qui ont l'habitude de s'amuser à grimper sur les gens, directement dans le dos. Et j'avais beau essayer de le faire descendre, rien ne fonctionnait. Et il montrait les dents.
La gardienne est finalement venue à mon secours pour le faire descendre. Et j'ai décampé au plus vite.
Mésaventure suivante
Le soir même, je prenais un train de nuit vers Chiang Mai, dans le nord du pays. Étonnamment, les trains du genre sont assez spacieux et confortables. Il faut dire que j'avais payé le prix.
Mais à 5 heures du matin, on nous réveille. Il faut descendre. Le chemin de fer est brisé devant, qu'on nous dit. Un autobus passera nous cueillir. (Un Américain croisé hier et à nouveau aujourd'hui mentionne qu'on les a avertis qu'il y avait du givre sur les rails... Difficile à croire.)
Les passagers, désorientés, peinent à comprendre ce qui se produit. C'est un peu le chaos quand tout le monde essaie de monter dans le premier bus disponible.
Je me retrouve finalement dans le troisième bus. J'essaie de m'endormir de nouveau quand des secousses ébranlent le véhicule. Croyez-le ou non : crevaison. Du moins c'est ce qu'on croit. De là où j'étais, je n'ai rien vu. Mais il nous a fallu attendre un temps avant de repartir.
Avec tout ça, on est arrivés à destination avec plus de trois heures de retard : 8 heures de train et 6 heures de bus. Ouf!
J'espère que les mésaventures se calmeront pour mes trois journées dans la brousse avec au programme un tour d'éléphant dès demain, beaucoup de trekking, et du rafting sur des rapides de la région.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire